La louve dans la bergerie

Claire de lune.
Ciel sans nuages.
Petite brise dans l'air...

La belle à la chevelure argentée avait été embauchée par un parfait inconnu, un type vêtue d'une longue cape encapuchonné. Le genre mystérieux qui lui avait demandé d'aller au niveau six pour se renseigner sur le nombre d'esclaves ainsi que les différentes races proposées. Elle avait accepté sans poser de question, pourquoi? L'espérance de revoir sa famille, l'idée que l'homme veuille les libérer. Naïve? Oui surement, mais elle est ainsi et on ne la changera pas. Elle était montée dans le grand ascenseur, elle appréhendait un peu. L'idée d'arriver dans un endroit où elle pouvait devenir facilement une esclave si elle ne faisait pas attention. mais malgré tout, elle restait confiante: sure d'elle.

La grande porte de l'ascenseur s'ouvrit alors dans un grincement strident, ça manquait d'huile tout ça pensa-t-elle. Elle glissa timidement sa main dans ses cheveux gris blanc avant de se décider d'avancer d'un pas décidé. Elle marchait doucement, parmi la foule, tendant l'oreille pour repérer tout danger, juste au cas où. Son odorat lui indiquait l'odeur du sang mais elle n'arrivait pas encore à savoir exactement où. De plus cela pouvait être un vampire qui mangeait ou bien un esclave blessé, ou encore quelqu'un de blessé après une chasse. Il y avait trop de facteur aléatoire pour qu'elle cherche la source de cette odeur.

Continuant d'avancer dans la foule. Elle avait senti que la plupart des gens étaient des vampires, mais il y avait aussi des humains. Le marché d'esclave était normalement chose interdite, mais ici à cet étage, la loi c'est les vampires et pas besoin de préciser qu'ils sont pour les esclaves, ce qui rendait la tâche plus facile, plus simple de trouver le marché noir. Après plusieurs minutes à pied, elle vit plusieurs voitures tirées par des chevaux comme dans l'ancien temps, un guide criait que pour le marché c'était par là... Il fallait donc prendre l'une des voitures pour y aller. Indécise, elle grimpa tout de même dans la voiture ne voyant pas d'autre moyen de faire...

Le trajet dura presque une heure de temps, une heure à angoisser, à penser à sa mère et aux jumeaux. Une heure à craindre que l'on remarque ce qu'elle était et qu'on veuille la mettre en vente. Bizarrement, elle avait peur oui, mais elle n'en voulait pas aux vampires de faire ce qu'ils faisaient. C'était normal pour eux, il ni avait pas vraiment de méchanceté là dessous pensait-elle. Créature trop gentille et bien naïve qu'elle est, n'imaginant pas un instant la nature des hommes, le coté sadique de la vie.

Blang!

La voiture fut secoué dans tous les sens. Tsuki passa sa frimousse par la fenêtre pour voir un monstre des marais qui venait de se jeter sur un des chevaux. Arrachant l'animal pour s'enfuir avec alors qu'une autre créature bondissait pour se jeter sur son festin. La secousse projeta la calèche au sol. La canidé fut éjectée et roula dans l'herbe. C'était le moment de filer incognito! Alors qu'elle faisait des roulés boulés, son corps se recouvra d'un magnifique pelage argenté. Son corps se fit plus fin, plus petit. Elle se redressa alors que son visage s'allongeait. Changée en loup, elle fila rapidement en prenant soin de rester dans l'ombre et d'éviter une rencontre hasardeuse avec une bestiole des marécages. Une louve blanche qui courait sur une nuit de pleine lune, un spectacle très intéressant, très beau, mais nous n'avons pas le temps pour la poésie...

Elle arriva non loin du marché. Restant sous sa forme animal, elle passa discrètement derrière les bâtiments pour s'engouffrer par une porte ouverte. Là, elle vue un spectacle désolant: des cages avec dedans des hybrides: félins et canidés. Tous semblaient si triste, si apeurés. Ce spectacle lui hérissa le poil d'un frisson qui parcourut tout son corps. Alors que les hybrides l'appelaient, la suppliant des les sortir de là, elle, elle les comptait, retenant ses larmes, se retenant de les libérer. Dix canidés, huit félins et un dragon... Alors qu'elle s'apprêtait à partir, en se retournant elle vue un gros bonhomme; un vampire qui la fixait, il semblait croire qu'elle s'était sauvée de sa cage. Avançant vers elle pour la capturer. Tsuki prit alors sa forme semi-animal en un éclaire, son fouet ondula pour s'enrouler alors autour de la gorge du vampire. Elle l'étranglait, elle ne voulait pas le tuer, mais il ne devait pas parler ni alerté quelqu'un. Les hybrides lui criaient de le tuer, de les sauver. Elle tourna le regard, ses larmes perlaient sur ses joues. Ses griffes traversèrent la gorge du vampire alors que le fouet lâchait son étreinte. Le sang de l'homme gicla, elle poussa le vampire qui tomba dans une fosse, celle où était d'autres hybrides. Elle se pencha avant de s'accroupir, les hybrides la regardaient, interrogateurs.

"Je... je ne peux vous sortir de là. Pas pour le moment en tout cas. Je sais que vous avez faim. Mangez le et ne perdez pas espoir. Je... je reviendrais vous libérer."

Partant en pleurant, ce spectacle l'avait écœuré. Elle avait envie de vomir pour diverses raisons; avoir tuer quelqu'un, avoir vue tant de congénères dans cette état, enfermés ainsi que l'odeur de cette "animalerie"... Aucune hygiène, les conditions de vie étaient plus que atroce. Elle se cacha derrière des poubelles, ses bras atour de ses jambes, son menton posé sur ses genoux. Elle pleurait, elle s'en voulait de ne pouvoir rien faire, de ne rien devoir faire. Une mission est une mission, elle espérait que son employeur l'envoya les sauver après ça. Après plusieurs minutes là sans bouger, elle décida de se calmer, de se relever. Une trentaine d'esclaves: quatorze canidés, quinze félins et un dragon... Cela suffirait-il à son employeur ou voulait-il tous les esclaves? Elle ne pouvait en supporter d'avantage.

Elle décida de rentrer. Se dissimulant de nouveau dans la foule pour prendre discrètement le chemin du retour, elle imaginait ce qu'elle dirait à son commanditaire: poursuivre le recensement aurait été trop risqué pour sa couverture. Le retour se passa sans encombre, elle put prendre l'ascenseur sans le moindre problème pour retourner à niveau sept. Là, elle comptait aller directement voir son employeur pour lui remettre les informations qu'elle avait acquise.